À partir du 1er janvier 2025, le tri des textiles deviendra obligatoire en France. Cette nouvelle mesure est inscrite dans la loi AGEC (Anti-gaspillage et pour une économie circulaire), qui a d’abord fait évoluer le décret 5 flux (papier-carton, verre, plastique, métal, bois) en tri 7 flux (fraction minérale et plâtre) et désormais 8 flux avec le textile.
Pourquoi le recyclage des textiles est-il si important ?
L’industrie textile est souvent citée comme l’une des plus polluantes au monde. La production de coton consomme d’énormes quantités d’eau et d’intrants chimiques, les fibres synthétiques sont dérivées de pétrole, les teintures et finitions peuvent être dangereuses pour l’homme et l’environnement, la surproduction invite à la surconsommation de vêtements devenus « à usage unique ».
En recyclant nos textiles, nous contribuons à :
- Préserver les ressources naturelles : en réduisant la demande en matières premières vierges.
- Limiter la pollution : en évitant l’enfouissement ou l’incinération des textiles, qui libèrent des substances nocives.
- Lutter contre le changement climatique : en réduisant les émissions de gaz à effet de serre liées à la production de nouveaux vêtements.
- Créer de l’emploi : en développant une filière de recyclage locale et non délocalisables.
En savoir plus avec une infographie de l’ADEME : « Le revers de mon look ».
Le cas particulier des vêtements professionnels et des Equipements de Protection Individuelle
Les vêtements professionnels et EPI, souvent plus résistants et conçus pour durer, représentent une part croissante des déchets textiles. Pourtant, ils sont souvent jetés prématurément et le recyclage de ces vêtements est un vrai défi :
- Mélanges de fibres : les textiles sont souvent composés de mélanges de fibres naturelles (coton, laine) et synthétiques (polyester, acrylique), ce qui rend leur tri et leur recyclage plus difficiles.
- Finitions et traitements : les traitements appliqués aux textiles (colorants, imperméabilisants, ignifugeants, etc.) et la présence de points-durs (boutons, velcro®, zip…) peuvent contaminer les autres matériaux lors du recyclage et nécessitent des traitements spécifiques.
- Méconnaissance des acheteurs-consommateurs : beaucoup d’acheteurs ne savent pas comment sélectionner leurs textiles pour favoriser le recyclage en fin d’usage.
- Coûts élevés : le délissage et la préparation au recyclage, en plus de la collecte et du transport des textiles, représentent des coûts importants qui peuvent freiner le développement de filières de recyclage.
L’absence d’une filière entièrement mature en France
Les technologies de recyclage des textiles sont encore en développement et il existe peu d’unités de recyclage à grande échelle en France. Ces filières émergentes sont également conçues pour gérer les flux majoritaires et relativement simples des ménages, les invendus et chutes de production. Elles ne sont pas dédiées à la particularité des vêtements de protection.
Le coût du recyclage des textiles est plus important que la production de textile à partir de matières premières vierges, ce qui rend difficile la compétitivité des matières issues du recyclage.
Quelles solutions pour recycler les vêtements professionnels et EPI ?
L’absence de solution à l’échelle industrielle ne veut pas dire absence de solution tout court !
De nombreux acteurs locaux sont en capacités de préparer les vêtements et EPI afin de les diriger vers des filières de valorisation.
- La solution de valorisation en combustible solide de récupération, afin de substituer l’usage d’énergie fossile, est la moins contraignante sans toutefois offrir un impact environnemental optimal.
- Le recyclage matière nécessite un investissement plus important et favorise des emplois locaux, souvent portés par des structures de l’Economie sociale et Solidaire.
Le recyclage textile est une opportunité pour les entreprises de réduire leur empreinte écologique et de contribuer à un avenir durable.